Le livre choisi pour notre dernière rencontre du cercle de lecture était « La diagonale du vide » de Pierre Péju.
Résumé : Marc Tavenne, le narrateur, est un designer à succès. A la suite de la mort brutale de son associé et ami, son double, il décide de ‘tout arrêter’. Il a l’impression d’être ‘passé à côté de sa propre histoire’, d’avoir une existence vide de sens et d’événements. Il se réfugie dans un gîte perdu, en Ardèche où ne passe qu’un sentier de grande randonnée. Un soir, une marcheuse blonde et énigmatique fait son apparition. Elle explique que pour une raison qu’elle ne peut révéler elle a entrepris de traverser la France, à pied, en suivant ce que les géographes appellent la diagonale du vide. Source : www.evene.fr
Le commentaire (par Gisèle) : C’est le récit d’une quête personnelle, une recherche du sens de la vie et un retour aux valeurs essentielles. Cette remise en question se fera par le biais d’une marche le long de la diagonale du vide, une région peu peuplée qui coupe la France en deux.
Le sens de la marche se fait vers l’est, là où le soleil se lève. C’est donc une marche vers la lumière montante.
Tout un symbole. C’est aussi la rencontre avec une personne qui suscitera tout un questionnement : des réflexions sur le bien et le mal, l’aliénation mentale, la liberté de conscience et la nécessaire transgression. Avoir le courage de désobéir…quand il le faut.
Cette renaissance et reconstruction sera parachevée au terme du voyage, lorsque le personnage central aura transmis le meilleur de lui-même à son fils. L’écriture est belle et poétique. Le thème est universel : mort, renaissance et transmission.
Quelques suggestions « coups de coeur » :
Le chagrin du roi mort de Jean-Claude Mourlevat : Le bon roi Holund de Petite Terre est mort. Les jeunes inséparables Aleks et Brisco assistent à la cérémonie de présentation du corps à la population. Peu après, Guerolf, frère d’Holund désireux de prendre le pouvoir, enlève Brisco pour le circonvenir, alors que le garçon ignore lui-même qu’il est le petit-fils du roi défunt. Les années passent, c’est la guerre entre Petite Terre et Guerolf. Simple soldat, Aleks déserte pour vivre avec son amie Lia, tandis que Brisco, élevé par Guerolf comme son fils, devient un chef impitoyable.
Avec toute la délicatesse, la mélancolie poétique, mais aussi la truculence d’écriture dont il sait faire montre, Jean-Claude Mourlevat relève le défi d’un roman qui suit le formidable Combat d’hiver. Il plonge d’abord son lecteur dans un conte qui se lit d’une traite, variation sur les querelles royales de pouvoir, la sorcellerie – et les queues de rat… humour effroyable garanti -, les châteaux et traîneaux sous la neige. L’action présente s’enrichit de rappels du passé, digressions à la manière d’histoires dans l’histoire, et d’allusions à une saga islandaise adorée des deux enfants. Les scènes dans l’immense bibliothèque sont d’ailleurs fabuleuses. Une seconde partie retrouve les héros jeunes adultes : nous passons alors dans un registre de drames de famille et d’amour en temps de guerre, d’allers et venues de personnages qui se cherchent, le tout sur fond des paysages d’hiver chers à l’auteur. La construction fine alterne les points de vue, se coule dans la sensibilité des protagonistes avec un naturel qui fait mouche. La fin se pare de maturité, et on ne sait plus si l’on doit rire ou pleurer… Dans tous les cas, l’ambitieux et réussi Chagrin du roi mort remue profondément les émotions de son lecteur, à partir de 14 ans et surtout sans limite d’âge.
Source : www.ricochet-jeunes.org
Fleur de glace de Kitty Sewell : Une lettre en provenance du Grand Nord canadien, ce pays où il avait trouvé refuge quinze ans plus tôt, fait voler en éclats la vie du couple de Dafydd Woodruiff, un chirurgien aujourd’ hui bien établi au pays de Galles. Il serait le père de jumeaux adolescents… S’il se souvient parfaitement de leur mère, Sheila Hailey, une infirmière sensuelle et attirante, il jure cependant qu’il n’a pas eu de relation avec elle. Pour le prouver – et tenter de sauver ce qui peut l’être de son mariage – Dafydd décide alors de partir à l’autre bout du monde sur les traces d’un passé dont il croyait avoir tout oublié. Source : www.evene.fr
Ecoute-moi de Margaret Mazzantini : Un homme et les femmes de sa vie… Tandis qu’un de ses collègues chirurgiens opère sa fille plongée dans le coma, Timoteo, fou de douleur, raconte la trouble passion qu’il a vécue seize ans plus tôt et qui a à jamais modelé ses relations avec les trois femmes de sa vie (sa femme, sa maîtresse, sa fille). Alors que son enfant hésite entre la vie et la mort, il évoque ses ratages et ses lâchetés dans une longue complainte. Une révélation : lauréat du Premio Strega 2002, le Goncourt italien, ce roman a caracolé en tête des listes de best-sellers transalpins pendant dix-huit mois. Source : www.evene.fr
Le masseur aveugle de Catalin Dorian Florescu : Adolescent, Teodor aimait aller écouter les paysans roumains et leurs histoires étranges remplies de démons, diables et vampires. Ayant réussi sa vie professionnelle depuis plus de vingt ans en Occident, il retourne dans son pays natal, et y (re)découvre un monde toujours envahi par la superstition et le mensonge. La route qu’emprunte Teodor à la recherche de son passé croise celle de gens prêts à tout pour s’en sortir, et s’arrête brutalement dans une petite ville thermale endormie perdue dans les collines roumaines. Là, Ion, un masseur aveugle qui possède une bibliothèque personnelle étonnante de trente mille livres, changera le cours de sa vie au-delà de ce qu’il aurait imaginé.
Deux récits inextricablement liés se répondent : celui du voyage de retour, qui devient vite une descente aux enfers, et celui de l’exil. Le roman dresse ainsi un panorama admirable de la Roumanie d’aujourd’hui, luttant pour gagner sa place en Europe et de ses habitants écartelés entre leurs rêves de l’Ouest et la réalité de leur monde.
Source : www.bibliosurf.com
Analyse de Gisèle : J’ai apprécié la construction en parallèle du destin de deux hommes que tout sépare et tout rapproche ;
– opposition de deux mondes est-ouest
– l’amour pour les belles histoires transmises selon une tradition orale.
Le livre nous éclaire sur le mode de vie resté précaire en Roumanie, malgré la chute du communisme.
Le récit est truffé d’allusions littéraires et ce pour le grand plaisir du lecteur. La chute du livre est remarquable.
Les pilliers de la terre de Ken Follet : malgré sa parution qui date déjà depuis quelques années, ce livre reste « le roman incontournable » sur le moyen âge et la construction des cathédrales.
Dans l’Angleterre du XIIème siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent pour s’assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l’amour, ou simplement de quoi survivre. Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. Les fresques se peignent à coups d’épée, les destins se taillent à coups de hache et les cathédrales se bâtissent à coups de miracles… et de saintes ruses. La haine règne, mais l’amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes. Source : www.evene.fr
A vos agendas !
La prochaine rencontre du cercle de lecture aura lieu le mardi 7 septembre à 18h30. Le livre choisi s’intitule « D’autres vies que la mienne » d’Emmanuel Carrière. Bienvenue à tous!
Infos : bibliothèque de Malmedy 080/79.99.30