Mercredi 24 février dernier, le cercle de lecture s’est réuni à la bibliothèque pour aborder le livre de Colum McCann « Et que le vaste monde poursuive sa course folle ». Voici la présentation de l’éditeur :
« Dans le New York des années 1970, un roman polyphonique aux subtiles résonances contemporaires, une oeuvre vertigineuse. 7 août 1974. Sur un câbles tendu entre les Twin Towers s’élance un funambule. Un événement extraordinaire dans la vie de personnes ordinaires. Corrigan, un prêtre irlandais, cherche Dieu au milieu des prostitulées, des vieux, des miséreux du Bronx ; dans un luxueux appartement de Park Avenue, des mères de soldats disparus au Vietnam se réunissent pour partager leur douleur et découvrent qu’il y a entre elles des barrières que la mort même ne peut surmonter ; dans une prison new-yorkaise, Tillie, une prostituée épuisée, crie son désespoir de n’avoir su protéger sa fille et ses petits-enfants…Une ronde de personnages dont les voix s’entremêlent pour restituer toute l’effervescence d’une époque. Porté par la grâce de l’écriture de Colum McCann, un roman vibrant, poignant, l’histoire d’un monde qui n’en finit pas de se relever. »
Voici nos impressions de lecture : Ce roman de McCann est au fait le roman de la ville de New York, ses quartiers et ses habitants. On sent que l’auteur s’est bien documenté sur les lieux décrits, les différentes couches sociales abordées, l’époque choisie. Peut-être ne faut-il y voir qu’une bonne connaissance de sa ville (l’auteur y vit)…Nous avons trouvé que les personnages sont très attachants et particulièrement bien décrits. McCann aime ses personnages et leur donne beaucoup de relief (langage adapté à la nature de chaque personnage, écriture dynamique et remarquable avec des phrases courtes et percutantes). Le fil conducteur est le récit de l’exploit du funambule, c’est un peu comme si ce personnage nous renvoit à nos propres vies où tout n’est que passage d’un point à un autre…Ce livre nous a particulièrement touché par la grande humanité qui se dégage, malgré les destins tragiques qui se croisent continuellement. De même, nous avons observé que l’amour y est également très présent que ce soit positivement ou négativement. Bref, ce roman très réaliste n’a laissé personne indifférent, il remet en question, il questionne, il bouleverse aussi…
On a épinglé pour vous :
« Cette parution posthume de ‘Suite française’, écrit il y a soixante ans, dans le feu de l’Histoire, dépeint presque en direct l’Exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toutes sortes, des plus huppées aux plus modestes. Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d’une population en déroute. On y découvre aussi en annexe un bouleversant échange de correspondances entre Albin Michel (le seul éditeur qui sera fidèle à Irène) et Michel Epstein, montrant comment ce dernier fit tout pour tenter de sauver sa femme, avant d’être lui-même arrêté et de périr dans les camps. » Source : wwww.evene.fr/livres
Mais aussi… :
« La solitude des nombres premiers » de Paolo GIORDANO par Gisèle : Le titre déjà interpelle…Les nombres premiers en math sont des nombres atypiques qui ne sont divisibles que par 1 ou par eux-mêmes. Ils sont parfois jumeaux tels 5 et 7, juste séparés par un nombre pair. C’est sur ce schéma que l’auteur va construire son histoire. Deux êtres semblables, tels des jumeaux que l’existence a meurtris, blessés, humiliés et qui sont écrasés par un sentiment de culpabilité. Ces deux esseulés toujours en lisière de la vie, reconnaissent leur solitude dans celle de l’autre. Ils vivront en parallèle sans jamais vraiment s’unir et devenir complémentaires. Ils portent l’un et l’autre les stigmates de leur souffrance ; l’anorexie et l’auto-mutilisation, une sorte d’auto-desctruction. C’est un roman triste mais pas larmoyant. Roman apprécié pour les différents thèmes abordés.
« Avec Tolstoi » de Dominique Fernandez est un livre sur la vie et l’oeuvre de ce grand nom de la littérature russe. A découvrir si on apprécie l’auteur ou si on désire tout simplement le découvrir.
« Erevan » de Gilbert Sinoué par Gisèle : A travers l’histoire d’une famille, les Tomassian, habitants d’Erzeroum, ville d’Anatolie, qui ont l’amour de leur peuple chevillé au corps, l’auteur nous raconte ce que fut le génocide arménien? C’est un témoignage bouleversant sur un génocide méconnu. Mieux que des chiffres qui n’impressionnent plus, l’histoire de cette famille révèle les atrocités qu’ont subi les arméniens. Ce livre est un roman mais les personnages politiques et historiques ont bel et bien existés. A recommander à toute personne intéressée par l’histoire.
« Into the wild » de Jon Krakauer par Viviane : l’émouvante histoire de Christopher Mac Candless, un jeune Américain qui après avoir réussi brillamment ses études va partir à l’aventure, en rompant tout contact avec sa famille. Il sera retrouvé mort deux ans plus tard en Alaska. On sent chez l’auteur une véritable fascination pour ce jeune homme. Le livre décousu est rempli de digressions, de citations d’auteurs aimés par Chris et d’évocations d’autres aventuriers. Il est magnifiquement complété par le film…que je recommande également.
« Miel et vin » de Myriam Chirousse par Anne-Marie : c’est le premier roman de l’auteur qui est traductrice. Les destinées de Charles de l’Eperay, bâtard, et de Judith de Monterlant, enfant abandonnée, vont se croiser. Mais 1789, la Révolution et les nobles sont aux abois. Tout change. Premier roman plein d’ardeur et de feu, qui m’a passionnée : amour, histoire, énigmes, rebondissements, avec une fin inattendue…