Poète, plasticien, artisan papetier, ancien professeur, les casquettes de Robert Schaus étaient nombreuses.
La bibliothèque, qui a beaucoup travaillé avec lui, s’associe à ses amis pour lui rendre hommage fin novembre, à l’occasion de la parution de deux ouvrages.
Les éditions Krautgarten viennent de publier les derniers poèmes français de Robert Schaus, après un recueil allemand paru il y a un an. La préface est signée par son ami Albert Moxhet. Ce dernier et l’éditeur Bruno Kartheuser sortiront également sous peu un livre biographique Robert Schaus – Memento – 1939-1945. Ils viendront présenter le travail du poète.
Marc Imberechts et Philippe Cloes, deux proches de Robert, artistes comme lui, seront présents pour évoquer son souvenir par la lecture de textes, avec le concours de l’Académie de musique de Malmedy (classe de déclamation, ensemble de flûtes).
Jeudi 26 novembre 2015 à 18h
Salle du Vivier (Malmundarium) – entrée par la bibliothèque
Accès gratuit
informations : 080 799 930
Voici quelques photos de la soirée d’hommage
3 commentaires sur “HOMMAGE à Robert Schaus”
C’est une belle initiative que cette soirée à l’artiste, à l’homme. Je me réjouis de découvrir ce recueil paru Les éditions Krautgarten et d’entendre ces multiples angles autours du travail de Robert.
ph.
26 novembre 2015
Pour Robert Schaus
Je ne suis pas capable de situer dans le temps ma première rencontre avec Robert, il y a sans doute une vingtaine d’années.
Grâce à Krautgarten.
Tétras Lyre édition a édité de lui : Toucher simple bleu en 2001.
Mis à part notre relation littéraire, nous avons collaboré pour la fabrication du papier, pour l’impression typographique de divers ouvrages notamment lors d’ateliers ici à la Bibliothèque avec des adultes et avec des enfants qu’il lui plaisait d’inviter à l’écriture poétique.
Lors de la dernière fois ici que j’ai animé un atelier de typographie et gravure avec des enfants que Robert avait fait écrire, il était manifestement épuisé, au bout de ses forces. Peu de temps après il succombait. Il s’est donc dévoué à la poésie jusqu’à toute extrémité.
Son ouvrage : Toucher simple bleu, débute par ce texte-ci :
Toupie tourbillons
ou mille autres raisons
nous savons chaînes paroles vaines
traces sur la peau
je me meus dans l’angle extrême du triangle
à la recherche d’un bleu intense et merveilleux
et se termine par ce texte :
Démanteler la maison
et mettre à nu les dessous de plancher
les artères des murs
tracer l’ombre des objets
et écrire dans la poussière accumulée
par les jours
écrire que nous avons connu ici
l’amour
Robert savait parfaitement que la tâche du poète comme de tout artiste consiste à rendre perceptible
les relations invisibles qui tissent nos vies à l’entourage proche, mais aussi au monde, à tous les mondes.
Par exemple les drames qui déchirent nos sociétés aujourd’hui. Car tout est lié, interdépendant. Nous ne sommes pas étrangers aux haines qui se manifestent aux extrémités de notre planète.
Solitaires dans les nuits du monde, nous sentons les liens qui tendent nos âmes entre ciel et terre, entre pluie et soleil, entre nous et les autres.
Quel plaisir de découvrir après ces années que Robert n’est pas mort. Revoir , relire tout ce travail qu’il a fourni durant sa vie, travail voué à la poésie, à l’art et à l’amour du papier. Merci!!