Nouvelles d’Est: un recueil de Jean-Marc Rigaux

Ce vendredi 13 juin 2014, la bibliothèque était heureuse d’accueillir Jean-Marc Rigaux lors d’une rencontre littéraire. Cet auteur et avocat liégeois passionné par l’Allemagne vient de recevoir le prix Franz de Wever (décerné entre autres par Jean-Claude Bologne, Gabriel Ringlet et Marc Wilmet) pour son recueil de nouvelles : Nouvelles d’est.

Neuf nouvelles qui frôlent le fantastique pour mieux restituer la réalité. Eparpillées dans une Allemagne aux limites incertaines, débordant parfois jusqu’ici ou ailleurs. Emaillées de femmes, d’hommes et d’enfants profondément ancrés dans leur (H)istoire mais qui auraient pu naître n’importe où, n’importe quand.

On se laisse facilement captiver par ces intrigues brèves mais bien charpentées, inspirées par des sujets qui sont tous greffés sur le destin de l’Allemagne du passé et du présent. L’auteur a d’ailleurs choisi d’implanter une de ces nouvelles dans la ville de Malmedy. Pourquoi Malmedy? Découvrez la réponse de l’écrivain dans cette courte bande sonore.

Le recueil a été publié en 2014 aux éditions Murmures des Soirs, spécialisées dans la littérature belge. Il est disponible dès à présent, à la bibliothèque de Malmedy.

Pour lire un extrait, cliquez sur l’onglet gris.

« Sa rage ne prit que plus d’ampleur lorsqu’il rencontra pour la première fois son nouveau voisin. Celui-ci n’avait ni enfants, ni petits-enfants. Il avait osé lui dire que la piscine, il était bien obligé de la prendre parce qu’elle est avec la maison et que si ça ne tenait qu’à lui, il la reboucherait. Toutes ces obligations d’ouverture en début de saison, de fermeture en fin de saison, de contrôle du Ph, de l’alcalinité, du chlore, l’ennuyaient profondément.

Pour Gerd, le pire était qu’il se rendait compte que l’autre disait la vérité.

L’été venu, il n’entendait que rarement quelques tristes barbotements. Son désir n’en gonfla que davantage.

Au moment choisi, il joua le coup assez subtilement.  Il faut dire que son expérience professionnelle de négociant en tubercules l’aida pour mener à bien « l’opération Piscine » !

Angela, ayant bénéficié de sa pension avec quelques années d’avance sur lui, s’était entièrement consacrée à la poterie artisanale. Elle avait aménagé un petit atelier dans un coin de la véranda et y passait le plus clair de son temps. Le week-end, elle courait les foires, brocantes, expositions et y installait son stand. 

« Chargé ».  Gerd trouvait l’expression bien choisie à propos de ses réalisations tout « en finesse ». Des terres cuites représentant des singes, des autruches. Enfin c’est du moins ce qu’on pouvait penser y voir.

Ces trous d’air dans son couple, Gerd les vivait, sans amertume ou soulagement. Il ne remarquait pas vraiment les absences d’Angela. »

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